L’épée, Le guide.
Dans l’ouvrage, « O DIARIO DE UM MAGO », « le
journal d’un magicien », devenu en traduction française, « le
Pèlerin de Compostelle », l’auteur Paulo COELHO subit des épreuves
initiatiques pour accéder à un nouveau
degré, un degré supérieur, d’un
ordre d’une société « secrète » renvoyant à un ordre médiéval. Les
épreuves se déroulent sur le Chemin de Compostelle, « le postulant »
est encadré par un guide nommé Petrus chargé de lui enseigner des exercices et
des pratiques, les pratiques dites de RAM (Rigueur, Amour, Miséricorde). Au
terme des épreuves, si elles sont victorieusement accomplies, le postulant
reçoit en témoignage une épée, gage de son élévation ou exaltation au degré
supérieur.
De fait, au terme de ces différents « voyages »
l’auteur, Paulo COELHO, se retrouve
transformé !
Au sommet de la montagne, tandis qu’il termine ses voyages,il se retrouve face à une croix et à un agneau
égaré.Tandis qu’il regarde le postulant, cet agneau égaré délivre la solution au questionnement du
postulant .
…« Un agneau égaré a grimpé la montagne et s’est placé
entre la croix et moi…. Seigneur, ai-je dit, réussissant enfin à prier. Je
ne suis pas cloué sur cette croix, et ne T’y vois pas non plus. Cette croix est
vide et elle doit le rester à tout jamais, parce que le temps de la mort est
passé, et un dieu maintenant ressuscite en moi. Cette croix était le symbole du
pouvoir infini, que nous avons tous, de clouer l’homme et de le mettre à mort.
Maintenant ce pouvoir renaît pour la vie, le monde est sauvé, et je suis
capable d’accomplir Tes miracles. Parce que j’ai parcouru le chemin des gens
ordinaires, et en eux j’ai trouvé Ton secret. Toi aussi, Tu as parcouru le chemin des gens ordinaires. Tu
es venu nous apprendre tout ce dont nous étions capables, et nous n’avons pas
voulu l’accepter. Tu nous as montré que le pouvoir et la gloire étaient à la
portée de tous, et cette vision soudaine de nos facultés a été trop grande
pour nous. Nous t’avons crucifié, non pas parce que nous sommes ingrats envers
le fils de Dieu, mais parce que nous avions trop peur d’accepter nos propres
difficultés….
… Ce n’est pas un péché que d’être heureux….Parce que
j’étais orgueilleux de ma sagesse, Tu m’as fait parcourir le chemin que tous peuvent parcourir, et
découvrir ce que tout le monde saurait s’il
prêtait un peu d’attention à la vie. Tu m’as fait voir que la quête du
bonheur est personnelle, et qu’il n’y a pas de modèle que nous puissions
transmettre aux autres. Avant de découvrir mon épée, j’ai dû découvrir son
secret- et il était tellement simple : il suffisait de savoir qu’en faire. Que faire d’elle et du bonheur
qu’elle allait représenter pour moi. »
Extrait du Pèlerin de Compostelle, Paulo COELHO, éditions « J’ai
Lu », pages 236 et 237.
Le questionnement
Il n’est pas besoin de rituel initiatique réservé à des
initiés pour découvrir les richesses du
Chemin. Il suffit de prendre son Chemin, de quitter les limites de son champ
avec son bourdon, sa besace et sa calebasse pour aller du Levant au Couchant,
de l’Orient à l’occident ! Souffrances physiques, morales,
caminothérapie…sont des épreuves que le pèlerin découvre sans l’aide d’un
quelconque Guide, fut il de prénom Pétrus !
Le Pèlerin de Compostelle tel que décrit par Paulo COELHO
sonne faux. Ce n’est pas un vrai pèlerin ! La preuve, il n’accomplit même pas les 150 derniers kilomètres,
sous prétexte qu’il a retrouvé son épée ! Fasciné par l’occulte, les
rites initiatiques, les sociétés ou ordres secrets, il nous met mal à l’aise même
si la fin de son parcours nous réconcilie avec lui !
Les signes.
De fait je préfère de loin l’ensemble des questionnements
qui animent les acteurs de l’ouvrage d’Audrey FERRARO, « un amour de
camino », www.publibook.com. Ils sont vrais !
Ainsit, dans l’ouvrage
figurent plusieurs passages sur lesquels j’aime réfléchir. Ils accompagnent mes pas le long du chemin.
Ainsi cet extrait tiré de l’étape de Burgos, du mardi 16
octobre 2001.
… « Le
hasard n’existe pas. Tout a un sens….Les
incidents de la vie ne sont pas des faits distribués par un destin aveugle. Un
œil averti y voit des coïncidences significatives….Pourtant, connaître
l’importance des « ces coïncidences » enseigne à l’être humain qu’il
fait partie d’un plan plus vaste. L’univers peut ainsi répondre à sa conscience
et à ses attentes en créant les situations opportunes qui le font progresser. …
Rien n’est accidentel. Avec une explication, un imprévu est un fait inconnu qui
peut devenir l’occasion d’une découverte plus ou moins importante….Pourtant, à
chaque instant l’univers envoie des signes. Avec le développement de la
technologie et l’augmentation du stress de la vie moderne, l’Homme se
déconnecte de plus en plus de la Terre et de sa sagesse intérieure. En perdant la capacité de déchiffrer les
signes qui l’entourent, il est de moins en moins apte à puiser dans son
intuition pour les reconnaître. »
C’est vrai que le Chemin favorise l’apprentissage, le
réapprentissage du dialogue avec la Nature, avec le soleil, la lune, le monde
des étoiles, la terre, l’air, l’eau, le vent, les paysages, les fruits de la
nature... Que de couleurs à découvrir et redécouvrir ! Le chemin, par la
proximité avec la nature, oblige à l’éveil des sens ou au réveil des
sens !
Les cinq sens, le voir, l’entendre, le toucher, le gouter,
le sentir, deviennent des outils de connaissance et d’approfondissement.
Alors l’éveil, le réveil, c’est être attentif à la présence
et aux propos d’ « un vieux pèlerin espagnol, à la forte odeur »
qui dénoue la complexité de la situation dans laquelle se trouvent les 2 héros
du roman, parvenus à Burgos… (cf. roman page 110).
C’est aussi, à San Cristovo do Real, entre Triacastela et Sarria, le regard
« d’une fillette aux traits angéliques » qui semble annoncer un
bouleversement dans l’existence de l’héroïne…un agneau blanc (référence à Paulo
Coelho ?)… un trèfle à quatre feuilles, des fleurs sauvages… autant de signes
qui ne sont décelés qu’en étant en éveil ! (cf. roman page 232)
C’est encore à Fisterra près du phare, ce vieux galicien
qui, par ses propos, projette l’héroïne dans sa renaissance !… (cf. roman
page 297)
… « Toutes ces vertus que le Chemin permet d’expérimenter
sont des leçons de vie qui incitent à
renouer avec son environnement. Avec la haute technologie, l’être humain
vit dans un carcan où tout ce qui n’est pas facilement testable, vérifiable,
scientifique ou visible n’est que méfiance. » (Page 110 du roman d’Audrey
FERRARO).
En attendant que les pas du blogger n'atteigne San cristovo de Real, en août prochain, voici des photos de ce humble hameau, lieu essentiel de la relation entre Ester et Frank,( "veux tu devenir ma femme?")
Les photos capturées sur internet sont de Carlos Sieiro del Ni.
![]() |
Eglise de San Cristovo do Real |
![]() |
Eglise de San Cristovo do Real |
![]() |
La sortie du hameau |
Aucun commentaire:
Publier un commentaire
Vos observations: