… « Il nous enseigne à ne pas gémir, à ne pas
parler inutilement. Les mots inutiles nous intoxiquent… Il…vous ponce l’âme,
vous apprend les gestes en symbiose avec le corps, une certaine lenteur intérieure….
Il nous donne la notion de l’immensité du temps, de l’éternité. L’être humain
ne ressent plus son existence comme un éclair sur la Terre….
Il est aussi l’apprentissage de la soustraction. Deux litres
et demi d’eau par personne et par jour, une nourriture frugale, quelques
livres, peu de paroles. Les veillées du soir sont consacrées aux légendes, aux
contes, au rire. Le reste appartient à la méditation, au spirituel. Le cerveau
met le cap en avant. Nous sommes enfin débarrassés des futilités, des
inutilités, des bavardages. L’homme, cette étincelle entre deux gouffres, trace
ici un chemin qui s’effacera après son passage. Soustraire, se soustraire ;
prendre l’essentiel non seulement d’objets mais de pensées, cet allégement est
déjà une philosophie….
Il sculpte l’âme. Il tanne le corps….
Il nous réapprend les gestes naturellement rituels, inscrits
voire dirigés par le cosmos. Un homme soumis à la modernité et au béton est
démuni dans un tel monde, s’il ne se régénère pas aux deux niveaux essentiels
qui le structurent : la Terre et le Ciel. Le citadin n’est plus le fils de
ces deux éléments nourriciers. Cette éternelle division entre matière et esprit
doit cesser… La Matière est animée par l’Esprit. La montée de la vie et celle de
l’Esprit sont liées. »
Non, Il… n’est pas « le Camino » !
Oui, Il… est le désert défini par Théodore Monod, dans l’ouvrage « Chercheur d’absolu », Le
Cherche Midi éditeur.
Ne peut-on voir bien des similitudes, entre "Le Chemin" et le
Désert ?
En ce jeudi 27 septembre 2012, le cheminant a éprouvé le
besoin de retrouver ce texte, se souvenant qu’il y a un an, il arrivait à
Santiago au terme de son premier pèlerinage.
« On s'ennuie tellement,
alors la nuit quand je dors, je pars avec Théodore, marcher dans
le désert, marcher dans les pierres, marcher des journées entières…il
faut un minimum, une Bible, un cœur d’or, un petit gobelet d’aluminium. Ici, le
cœur durci, on est si loin de l’air, on est si loin du vent, si loin du grand
désert, si loin de l’océan… »
Alain SOUCHON. « La vie Théodore »
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