Sur le chemin, près de
Cabrerets, tandis que « parlent les pierres » un poème, des
sérigraphies…
Ci-après des extraits
du site de Colette Brogniart (colette.brogniart.free.fr)
« Née
au XXe siècle, je mourrai au XXIe siècle. Ainsi posée, une vie peut paraître
longue alors que ce laps de temps dérisoire est notoirement insuffisant pour
écrire et se rassasier de l’univers.
Conçue à
Cahors en Quercy, pays de ma mère, je revendique ce pays de roc craquant de
soleil. Mes grands-parents et mes parents étaient de modestes travailleurs.
Deux de mes arrières grands-parents sont morts de mort violente ; selon les
psychanalystes du trans-générationnel, c’est la quatrième génération qui subit
le poids des secrets et des drames. Ma gravité en découle-t-elle ? Il
m’appartiendrait, selon eux, d’apporter un apaisement à ces deux victimes. Que
puis-je faire ? Ecrire un livre ?
Le nom
de mon père vient de Franche-Comté et désigne l’artisan qui fabriquait les
brognes, les parties ciselées des armures au XVe siècle.
J’ai
fait des études techniques, gravissant les échelons un à un avec obstination,
puis des études littéraires ; je fais partie du petit pourcentage -qui demeure
stable- d’enfants d’ouvriers ayant réussi à l’Université. J’ai donc connu le
phénomène d’acculturation : j’ai eu honte de mon milieu et horreur d’un certain
nombre des représentants des autres classes… Fondamentalement, j’opte pour les
humbles et la justice, cependant je supporte mal leurs intérieurs, leurs
émissions de télé, leurs radios, la danse du canard, les cotillons…, tout en
méprisant les autres, s’ils sont bornés et j’en veux à ceux qui, depuis le
berceau, ont eu accès à tout et occupent les postes clefs en tous les domaines,
bref ceux du sérail qui ne s’occupent jamais des livres des petites maisons
d’éditions et contribuent à détruire la littérature et plus généralement les
arts.
Par
conséquent un fond de révolte et d’ironie imprègne mes livres, tempéré de
tendresse, de l’amour pour les mots, du goût pour les couleurs et les formes…
J’ai fréquenté des poètes, des peintres et des musiciens avec bonheur. Cette
culture, prétendument élitiste, je l’ai acquise en autodidacte et elle m’aide à
vivre.
J’exerce un métier que
je croyais prestigieux et noble : il n’est plus côté et mange mon temps et ma
tête, si bien qu’il me faut dix ans pour réaliser un livre du premier jet à sa
parution.
A ce jour, j’ai publié
deux livres de nouvelles, trois recueils de poèmes, des textes sur la peinture
et quatre romans.
Pour aller à
l’essentiel : j’aime les animaux et les mots. »
Le site d’Hélène
PERIER : helene.perier.free.fr
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