vendredi 28 septembre 2012

Le triomphe de Compostelle, la trace de l’Archange !


 Ce vendredi 28 septembre, le cheminant lit un article sur « Le triomphe de Compostelle » écrit par  Louis Mollaret°. L’auteur  montre que Compostelle est d’abord un mythe devenu réalité, au service de l’Eglise et de divers pouvoirs politiques. Aujourd’hui cette réalité, issue d’un vaste mouvement de propagande, ferait place au « marketing touristique ».
En conclusion, l’auteur écrit :

«  Les pèlerins et ceux qui s’intéressent à saint Jacques et Compostelle se réveilleront aussi un jour ou l’autre et ne confondront plus l’histoire et les légendes.
Comme les légendes, l’histoire alimente les rêves des pèlerins. Mais elles ne remplaceront jamais l’expérience pèlerine que cet article ne peut qu’évoquer en conclusion pour en souligner la richesse extraordinaire. Le XXe siècle qui, à bien des égards, a dépourvu l’homme de ses repères traditionnels, a permis la naissance d’un pèlerinage contemporain répondant aux besoins des hommes et femmes d’aujourd’hui. Les pèlerins ne marchent pas dans les pas des millions de fantômes médiévaux que le XIXe s’est plu à imaginer. Ils ont soif d’ouverture à la vie, ils sont en recherche d’humanité, en quête d’eux-mêmes et de rencontres qu’ils ne savent pas trouver dans leur vie quotidienne. Puissent ces lignes susciter quelques vocations pèlerines ! »

En lisant et relisant l’article, le cheminant ne peut s’empêcher de faire un lien avec l’expérience racontée par François Xavier et Pauline MAIGRE°°, à l’issue de leur pèlerinage entre Paris et le Mont Saint Michel, en Mai et Juin 2011, et effectué avec leurs deux enfants, Martin et Faustine, et un âne, Cacao. Dans une interview sur RCF, le 25/09, ils s’expriment et que disent-ils ?

… «  Faire corps avec la simplicité, la précarité, la difficulté,… le sentiment d’être arrivé au bout de la société de consommation, monde agressif,… On est revenu à la terre, au chemin. A Paris, on ne voit pas la terre… »
… « La marche, c’est sans doute le temps qu’il faut à l’homme pour se réhabituer à la terre ! Il y a quelque chose qui s’imprime en soi par le martèlement des pas, la régularité. Ré apprivoiser les paysages, voir le monde qui change progressivement. C’est moins agressif que le train, la voiture, le vélo !... »
… « A pied, il y a quelque chose de l’essence de l’homme qui se réimprime en nous ! Conjurer quelque chose dans sa vie, dépasser quelque chose, traverser une épreuve, proposer un autre style de vie… »
… « Dans les moments d’épreuves (risque d’accident, mauvais accueil), il est bon d’avoir un but et de penser à ce but… »
… « Une grande joie avant, une petite déception à l’arrivée ! Les rencontres, c’est fini ! C’était le vrai dépaysement, et maintenant on arrive parmi les touristes, personne ne nous dit bonjour ! On quitte notre bulle ! »
… «  On allait d’une famille à une autre, on a découvert la France dans toutes ses nuances sociologiques ! Elan de solidarité ! Lieux de fraternité !... »
… «  Au début, un plaisir égoïste nous animait mais bientôt nos rencontres ont « décentré » le voyage ! De sorte qu’on marchait avec elles, qu’elles marchaient avec nous !... »
… « Auprès de l’âne, animal biblique, j’ai appris la patience ! »

Les légendes, l’histoire, le vécu de chaque pèlerin !

°° Emission Grand Angle de RCF : http://podcast.rcf.fr/emission/142256/415663

Ci après images capturées sur le site de François Xavier MAIGRE.









jeudi 27 septembre 2012

Le désert et "l'apprentissage de la soustraction", Théodore Monod, le "Chercheur d'absolu"

… « Il nous enseigne à ne pas gémir, à ne pas parler inutilement. Les mots inutiles nous intoxiquent… Il…vous ponce l’âme, vous apprend les gestes en symbiose avec le corps, une certaine lenteur intérieure…. Il nous donne la notion de l’immensité du temps, de l’éternité. L’être humain ne ressent plus son existence comme un éclair sur la Terre….
Il est aussi l’apprentissage de la soustraction. Deux litres et demi d’eau par personne et par jour, une nourriture frugale, quelques livres, peu de paroles. Les veillées du soir sont consacrées aux légendes, aux contes, au rire. Le reste appartient à la méditation, au spirituel. Le cerveau met le cap en avant. Nous sommes enfin débarrassés des futilités, des inutilités, des bavardages. L’homme, cette étincelle entre deux gouffres, trace ici un chemin qui s’effacera après son passage. Soustraire, se soustraire ; prendre l’essentiel non seulement d’objets mais de pensées, cet allégement est déjà une philosophie….
Il sculpte l’âme. Il tanne le corps….
Il nous réapprend les gestes naturellement rituels, inscrits voire dirigés par le cosmos. Un homme soumis à la modernité et au béton est démuni dans un tel monde, s’il ne se régénère pas aux deux niveaux essentiels qui le structurent : la Terre et le Ciel. Le citadin n’est plus le fils de ces deux éléments nourriciers. Cette éternelle division entre matière et esprit doit cesser… La Matière est animée par l’Esprit. La montée de la vie et celle de l’Esprit sont liées. »

Non, Il… n’est pas « le Camino » !
Oui, Il… est le désert défini par Théodore Monod, dans l’ouvrage « Chercheur d’absolu », Le Cherche Midi éditeur.

Ne peut-on voir bien des similitudes, entre "Le Chemin" et le Désert ?

En ce jeudi 27 septembre 2012, le cheminant a éprouvé le besoin de retrouver ce texte, se souvenant qu’il y a un an, il arrivait à Santiago au terme de son premier pèlerinage.

« On s'ennuie tellement, alors la nuit quand je dors, je pars avec Théodore, marcher dans le désert, marcher dans les pierres, marcher des journées entières…il faut un minimum, une Bible, un cœur d’or, un petit gobelet d’aluminium. Ici, le cœur durci, on est si loin de l’air, on est si loin du vent, si loin du grand désert, si loin de l’océan… »
Alain SOUCHON. « La vie Théodore » 








mercredi 26 septembre 2012

Le GR10 entre Bidarray et Saint Etienne de Baigorry, à Iparla!

… Les troupeaux de moutons ou brebis, le berger, son chien, les pâturages, les chevaux isolés, les vautours fauves «  qui tournoient dans le ciel, à la recherche de leur pitance », les choucas noirs,
… Un univers de pierres, de rochers, de dalles, des plateaux herbeux, de fortes dénivelées pour accéder aux sentes le long de crêtes frontalières, entre Pays Basque et Navarre, une borne frontière, la stèle du sommet, la croix d’une mort, celle d’un homme de 30 ans, des forêts de chênes ou hêtres, des fougères, des bruyères, de vieux arbres,
.. Des pas accomplis du Nord au Sud parmi un  espace de liberté où la nature offre de merveilleux paysages faits de couleurs infinies en cet automne approchant ! Magnifiques vues sur les vallées !
… Un temps d’abord gris, vivifiant, puis clair et lumineux !
… Non ce n’est pas l’étape Saint Jean Pied de Port – Roncevaux…
… C’est la parenthèse d’Iparla qu’en ce samedi de septembre 2012, le cheminant découvre, avec ses amis, tandis que les cloches de l’Eglise de Bidarray sonnent inlassablement les heures du temps!
… Le GR10 entre Bidarray et Saint Etienne de Baigorry et non le GR65 et « la Route Napoléon » ! Iparla, Toutoulia, Harrieta, Astate, Buztanzelhay, Ispéguy, des noms qui remplacent Huntto, Orisson, Biakorri, Croix Thibaut, Leizar-Atheka , Lepoeder !
… Que de similitudes !
… C’est à s’y méprendre !


Le village de Bidarray






L'église de Bidarray










Mort à 30 ans!






lundi 24 septembre 2012

Les 7 lumières de la Galice.



Dans le film « Le voyage alchimique », Patrick Burensteinas cite  plusieurs légendes liées à la mer et en relation avec les côtes galiciennes. Le cheminant a été frappé par 3 d’entre elles rapportant l’existence de barques « miraculeuses » venant aborder ou s’échouer sur les côtes galiciennes.
-          D’abord celle de Noé qui dans la baie de Noia, tout près de Baronia, serait venu s’échouer avec son Arche, à la fin du déluge. « Dans le cimetière de la petite ville de Noia une étrange tradition guide les pèlerins vers un rite de mort et de naissance qu’ils entretiennent en choisissant une ancienne pierre tombale qu’ils dédient à eux-mêmes, à cette partie d’eux-mêmes qu’ils ont laissée tout le long du chemin de Compostelle qui se termine dans la mer ».

-          Ensuite, celle qui emmena la Vierge Marie à Muxia, au cœur de la Côte de la Mort, pour aider Saint Jacques à convertir les Galiciens qui restaient fidèles aux croyances païennes. «  Depuis on croit voir sur le rivage des morceaux de cette barque de pierre, pierre miraculeuse, bien entendu ! ».

-          Enfin, celle de Jacques qui accosta près du port d’Iria devenu plus tard Iria Flavia. « Ils le posèrent sur une pierre qui prit la forme d’un sarcophage. »
Toutes ces légendes viennent nourrir l’imaginaire des pèlerins ou cheminants. Elles viennent ainsi alimenter leur quête, dans des lieux empreints de sacré tels le Castro de Baronia, la plage du croissant à Hermedesuxo, ou Fisterra.
-          Le Castro de Baronia, au sud de Noia, castro mystérieux où les rochers portent des gravures d’animaux, des dessins géométriques, du soleil et témoignent d’un culte ancien de vénération, d’un rite de mort et de naissance !

-          La plage du croissant, d’Hermedesuxo, située sensiblement à mi-chemin entre Muxia et Fisterra, à hauteur del rio de Lires, plage du « jugement du sage ». C’est là, vraisemblablement que les alchimistes venaient recueillir un minerai rejeté par la mer (l’antimoine). C’est ce minerai qui allait leur permettre de commencer leur œuvre.

-          Le cap Fisterra, enfin. « A Fisterra, le mouvement de la marche est terminé, l’immobilité est retrouvée. Les pèlerins semblent renouer avec les antiques cultes solaires. C’est l’endroit où les voyageurs laissent leurs dernières attaches. Dans une sorte de testament certains confient leur pensée au reste du jour. D’autres consument quelques souvenirs de la route. Et tous laissent s’accomplir l’œuvre du soleil. » (paroles extraites du film « le Voyage alchimique »).

Avec Santiago, ce sont ainsi au moins 7 lumières qui veillent sur la Galice et qui donnent au pèlerin ou cheminant l’envie de revenir sur les sentes galiciennes pour profiter de leur plein rayonnement. 

-          1-Noia, Noé, les pierres tombales,
-          2-Le Castro de Baronia( n tilda), la référence aux Anciens,
-          3- Iria de Flavia-Padron, l’univers de Jacques,
-          4-Fisterra, le « bout du bout », la fin du dépouillement,
-          5- Plage du croissant à HERMEDESUXO, la terre de fertilité des alchimistes,
-          6- Muxia, la Vierge venant au secours de Jacques,
-          7- Santiago, l’univers des peregrinos, la mort des apparences,
On trouvera ci-après plusieurs photos de ces 7 lieux de lumière, certaines étant capturées dans le film, "Le voyage alchimique", via Internet.
"Le voyage alchimique"
avec Patrick Burensteinas, film de Georges COMBE, PGA films.

Santiago, messe des pèlerins.

Fisterra, "Tous laissent s'accomplir l'oeuvre du soleil"

Fisterra, "Tous laissent s'accomplir l'oeuvre du soleil" 

Carte des lieux-Mapa de carreteras de Galicia-escala:1/300000- Everest Editorial-www.everest.es

Castro de Baronia (Film "le voyage alchimique", PGA films)

Village d'Hermedesuxo, "le jugement du sage"(Film "Le voyage alchimique, PGA films)

Village d'Hermedesuxo, "le jugement du sage"(Film "Le voyage alchimique, PGA films)

Muxia, la barque de pierre (Film "Le voyage alchimique", PGA films)

Noïa, les pierres tombales,("Le voyage alchimique", PGA films)

Noïa, les pierres tombales,("Le voyage alchimique", PGA films) 

Castro de Baronia, ("Le voyage alchimique", PGA films)

Muxia, ("Le voyage alchimique", PGA films)


samedi 22 septembre 2012

L'alchimiste et la magie du monde, selon Patrick Burensteinas.


… «  Autant maintenant, on est coupé de la magie du monde, autant à l’époque°, il n’y avait que ça. Les gens qui venaient s’installer dans des milieux plus ou moins hostiles°, en sachant qu’ils devraient manger, dormir, se protéger, étaient face à une nature qu’ils ne comprenaient pas. Donc, ils ont utilisé des intercesseurs, les Dieux, les lieux, les forces de la nature.
Aujourd’hui on comprend tout, on s’est coupé de tout cela. Mais comme eux ne comprenaient rien, jamais il n’y a eu un peuple si proche de leurs Dieux. Donc, on ne peut pas imaginer que le pèlerinage s’arrête à Saint Jacques : les véritables cathédrales sont là, à ciel ouvert, avec les véritables colonnes, autour de nous, la musique de la nature qu’on attend, qu’on écoute. On convie la terre, l’air, l’eau, le feu, toutes les forces de la nature, tous les animaux, ce qui est en haut, ce qui est en bas. On a la sensation de pouvoir discuter avec les éléments et non pas les subir. »

Paroles extraites du film : « Le voyage alchimique », Patrick Burensteinas, Georges Combes, PGA films.
°Patrick Burensteinas parle de la Galice et plus précisément de Finisterre en faisant référence aux croyances et connaissances des hommes du néolithique, puis des Celtes, 500 ans avant notre ère.

Lever de soleil

Les lumières du soir à Fisterra ( côté Est)

Une plage à Fisterra, un croissant, une anse.

Les bateaux de pèche à cap Fisterra, après le coucher du soleil.


Le blanc et le noir, dame La Lune.

Coucher de soleil à Fisterra.





Article publié le plus récemment:

Un livre qui se lit et relie… Laura Lalande : « 3000km Des chemins de terre aux sentiers de l’âme », éditions Albin Michel.

  30 juillet 2025, En lisant le livre de  Laura Lalande , j'ai été frappé par la quête permanente qui l'anime et témoigne de son dés...