Ce soir, ses mains feuillettent le roman, ses
yeux et sa pensée ne se fixent pas sur le texte, ses pensées sont ailleurs…
vers des témoignages adressés par ses
amis lors de son cheminement et sur lesquels il réfléchit… En voici un exemple…
« A Saint Jacques avec mes parents, encore
enfant, j'ai comme de nombreux pèlerins mis l'extrémité des doigts de ma main
dans cette empreinte laissée dans la pierre. Je l'ai fait sans conscience, comme
se pratiquent beaucoup de rites. Il suffit de douter ou de jouer pour le faire…
J'ai surtout pensé et compris à ce moment-là, avec un peu d'incrédulité encore,
qu'un peu de pierre partait avec chaque pèlerin, que ce détail pour moi était
un accomplissement pour eux. Je me surprends pourtant à ce geste chaque fois
que je parviens à un lieu inconnu, chaque fois qu'avec Anne Marie nous arrivons
au terme d'un nouveau parcours lors de nos nombreuses balades, chaque fois que
je vais à Cénac sur le caveau en pierre de mon Père. La pierre, qu'elle soit du
chemin ou du lieu atteint, elle est ce qui reste, ce que beaucoup ont trouvé,
que bien d'autres rencontreront.
Amicalement,
Etienne. »
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